Quel est le rôle du médecin-conseil de la mutuelle ?
En Belgique, un patient qui déclare une incapacité de travail reçoit des indemnités pour compenser sa perte de revenus. Plusieurs médecins peuvent intervenir dans l'attribution de ces indemnités, le médecin-conseil agit au nom de l'INAMI dans cette procédure. Dans cet article, on vous explique tout sur la fonction du médecin-conseil, ses droits et comment prendre contact avec un médecin-conseil.
Quel est le rôle du médecin conseil ?
Un médecin-conseil intervient au nom de l'INAMI (Institut national d'assurance maladie-invalidité) auprès des mutualités. Sa fonction principale est de déterminer et d'examiner si un assuré a bien droit à une indemnité de maladie de la part de l'INAMI.
Une des missions du médecin-conseil est de donner son avis sur l'indemnité invalidité ou le retour au travail. Il peut préconiser au travailleur un retour progressif au travail ou de suivre une formation pour exercer une nouvelle fonction.
Si le médecin-conseil recommande une reprise du travail à temps partiel, son autorisation est obligatoire. Cette autorisation prend effet si le travailleur l'envoie à sa mutualité 24 heures avant la date de reprise partielle, dernier délai. Le médecin-conseil dispose de 30 jours ouvrables maximum à partir de la reprise du travail pour transmettre une autorisation écrite ou la refuser.
Lorsqu'un patient ne peut plus travailler en raison d'une maladie ou d'un accident, il perd ses revenus et peut être éligible à un revenu de remplacement. Cette indemnités versée est l'équivalent de 60 % du salaire journalier moyen durant la première année d'incapacité. Au bout d'un an, ce "revenu de remplacement primaire" devient une indemnité de d'invalidité.
Pour en bénéficier, il faut transmettre à sa mutuelle une attestation de "déclaration d'incapacité de travail", complétée par le médecin traitant. Le médecin-conseil approuve cette attestation si elle est bien complétée à condition qu'il la reçoive dans un certain délai :
- dans les 3 jours pour un chômeur,
- dans les 14 jours, pour un ouvrier,
- dans les 28 jours, pour un salarié,
- dans les 29 jours, pour un indépendant.
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Quelle différences avec le médecin-contrôle et le médecin du travail ?
Le médecin du travail intervient dans l'incapacité de travail d'un travailleur mais contrairement à un médecin-conseil, il ne peut pas décider si un patient a la légitimité ou non d'être absent. De ce fait, il ne fait aucune visite à domicile.
Le médecin du travail est employé par le service de prévention et de protection au travail auquel l'employeur est affilié. Il a pour fonction de juger l'aptitude d'un travailleur à exercer son travail habituel lors d'une reprise. Il consulte dans des centres médicaux, au sein de l'entreprise ou dans un car médical. Enfin, si un patient souhaite faire appel, il peut le faire auprès de la Direction régionale du Contrôle du Bien-Etre.
Le médecin-conseil est employé par une mutualité et exerce au nom de l'INAMI. Il entre en contact avec des travailleurs en incapacité de travail après 2 ou 4 semaines (au-delà de la période de salaire garanti) puis effectue les examens dans les bureaux de la mutualité. Son rôle est de déclarer si l'état d'incapacité du travailleur absent est légitime. Enfin, si un patient n'est pas d'accord avec sa décision, il peut saisir le tribunal du travail local.
Quand reçoit-on une convocation du médecin-conseil pour invalidité ?
Le médecin-conseil a le droit de convoquer un patient afin de vérifier s'il remplit les conditions légales pour continuer sa période d'incapacité de travail. À la suite de ce contrôle, le médecin-conseil peut décider de prolonger ou d'arrêter l'incapacité de travail.
Quelles sont ces conditions légales ?
Le médecin-conseil s'assure qu'un patient est dans l'incapacité d'effectuer son travail en raison d'une maladie ou d'un accident, et que de ce fait, il a cessé toute activité.
Bon à savoir
Une incapacité de travail est reconnue lorsque l'état de santé empêche un patient de faire un tiers ou 33 % des missions de sa fonction. Souvent, on parle d'une incapacité de travail à 66 %.
Au cours des 6 premiers mois, cette incapacité de travail est déterminée à partir du dernier emploi effectué puis tous les catégories de fonction dans lesquelles le travailleur a de l'expérience sont prises en compte.
Cet examen médical de contrôle est obligatoire, si le travailleur ne s'y présente pas avec un motif valable alors ses indemnités d'incapacité de travail sont suspendues.
Une convocation du médecin-conseil est reçue :
- à partir du 7ème mois d'incapacité de travail afin d'évaluer si ce statut peut être maintenu,
- au cours de la période d'invalidité : pour une première demande de reconnaissance d'invalidité ou pour faire une demande de prolongation.
Si un travailleur est absent sans avoir déclaré une incapacité de travail ou un arrêt maladie, il peut être controlé dès son premier jour d'absence et pendant toute la période d'absence par un médecin-contrôleur. Les heures de passage des visites de contrôle se situent toujours entre 8h00 et 20h00.
Le médecin-conseil peut-il obliger à reprendre le travail ?
Le médecin-conseil d'une mutualité autorise la reprise du travail adapté si :
- le patient reprend un travail qui est compatible avec sa maladie,
- le patient a sa capacité réduite à au moins 50 % sur le plan médical.
Le patient doit avoir l'autorisation du médecin-conseil avant de reprendre le travail à temps partiel, sinon il risque de perdre ses indemnités. Il doit également prévenir la mutualité dans les huit jours via une attestation de reprise du travail qui doit être remplie par la caisse d'allocations chômage ou par un employeur.
Le médecin-conseil peut aussi arrêter la période d'incapacité de travail ou d'invalidité d'une personne et ainsi forcer un retour au travail.
Au bout d'une année d'incapacité, le patient entre en invalidité. À ce moment-là, le patient souhaite souvent reprendre partiellement, complètement ou se réadapter professionnellement. C'est le rôle du médecin-conseil d'accompagner le patient dans cette reprise.
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Le médecin-conseil peut-il reconnaître une dépression ?
Si un patient entre dans une période d'incapacité de travail, il rencontre le médecin-conseil.
Dans le cas d'une dépression, le médecin-conseil a un rôle d'écoute et de conseils mais peut en effet reconnaître une dépression comme légitime pour être en incapacité de travail.
D'après une étude réalisée par la Mutuelle Chrétienne, il est apparu primordial que le médecin-conseil - malgré son rôle d'évaluateur - soit empathique et compréhensif. Souvent un médecin généraliste a une meilleure vue d'ensemble et peut s'avérer être un interlocuteur de qualité, particulièrement dans le cas d'un burn-out.
Comment contacter un médecin-conseil ?
Lorsqu'un patient reçoit une convocation de la part du médecin-conseil de sa mutuelle, il doit y donner suite et convenir d'un rendez-vous.
Pour prendre rendez-vous avec un médecin conseil, il est recommandé de prendre contact par téléphone auprès de la mutuelle régionale. Si le patient souhaite se rendre en agence, il doit d'abord téléphoner pour prendre rendez-vous.
Mutualité | Ville | Adresse | Contact |
---|---|---|---|
Médecin conseil Solidaris | Liège | Rue Douffet, 36 4020 Liège Lundi de 08h30 à 12h30 et après-midi sur rendez-vous Mardi: de 08h30 à 12h30 et après-midi sur rendez-vous Mercredi : fermé Jeudi de 08h30 à 12h30 et après-midi sur rendez-vous Vendredi de 08h30 à 12h30 | 04/341.62.11 |
Médecin conseil Mutualité Chrétienne | Liège | Du lundi au vendredi de 9h à 12h | 04 221 73 65 |
Médecin conseil Partenamut | Bruxelles | Boulevard Anspach 17, 1000 Bruxelles Du lundi au vendredi de 7h à 15h | +32 2 444 41 11 |
Médecin conseil Partenamut | Arlon | rue des Faubourgs 37, 6700 Arlon | +32 2 444 41 11 |
Médecin conseil Partenamut | Nivelles | Bd de la Fleur de Lys, 23, 1400 Nivelles | +32 2 444 41 11 |
Médecin conseil Mutualité Chrétienne | Anderlues | Du lundi au vendredi de 9h à 12h | 071 54 85 43 |
Médecin conseil Solidaris | Charleroi | boulevard Zoé Drion 1 6000 Charleroi Jeudi : de 8:30 à 12:30 et de 13:30 à 16:00 | 071 50 77 77 |
Médecin conseil Mutualité socialiste | Mons | Boulevard Gendebien 6 - 7000 Mons Agence accessible sans rendez-vous le matin, du lundi au vendredi | 068 84 89 50 |
Médecin conseil DKV | Bruxelles | 25 rue de Loxum B-1000 Bruxelles | 02 287 64 11 |
Médecin conseil Ag Insurance | Bruxelles | Boulevard Emile Jacqmain 53 1000 Bruxelles | +32 (0)2 664 81 11 |
Quel recours engager contre la décision du médecin-conseil ?
Si un médecin-conseil n'accepte pas la déclaration de maladie d'un patient, ce dernier peut demander un recours contre cette décision. Il doit passer par le tribunal du travail de son lieu de résidence dans les 3 mois après la décision du médecin-conseil.
Avant le courrier annonçant la décision finale du médecin-conseil, le patient peut transmettre d'autres informations comme le résultats d'examens, de radios ou de rapports médicaux afin de l'aider dans sa décision. Si l'assuré conteste sa décision finale, il doit faire parvenir une lettre recommandée au Tribunal du travail local. La procédure n'engendre aucun frais de la part du patient.
Si le patient appartient à un syndicat, le Service juridique du syndicat peut intervenir et gérer le recours au nom du patient. Dans l'attente de la décision du tribunal, le patient peut obtenir des allocations de chômage. Si le patient n'appartient pas à un syndicat, le service social de la mutuelle peut avoir un rôle de conseil.
Attention
Il n'est pas possible de changer de médecin-conseil. Le service social de la mutuelle peut intervenir en cas de désaccord pour améliorer le dialogue avec le médecin-conseil.
Quel risque en cas de non-présentation au rdv du médecin-conseil ?
La visite de contrôle médical avec le médecin-conseil est obligatoire. Si un patient n'est pas en mesure de se rendre au contrôle médical, il doit impérativement le signaler auprès du Secrétariat médical du CMI (Conseil médical de l'invalidité) au numéro inscrit sur la convocation.
Le patient devra ensuite envoyer l'attestation qui justifie son absence et si le CMI refuse, il n'aura pas d'autres choix que s'y rendre.
Si le patient est absent sans motif valable au contrôle médical alors il ne recevra plus d'indemnités d'incapacité de travail ou d'invalidité de la part de sa mutuelle. Cette décision est envoyée par lettre recommandée au patient qui doit contacter rapidement le Secrétariat médical du CMI et prendre un nouveau rendez-vous.
Comment se déroule l’expertise du médecin après un accident de la route ?
Lorsqu'une personne est victime d'un accident de la route, elle est d'abord examinée par un médecin traitant ou urgentiste qui lui transmet un certificat de premier constat, constituant la première étape de l'action contre le responsable du dommage corporel.
Dans ce certificat, il y a :
- les plaintes du patient,
- les lésions visibles et constatées par le médecin au moment de l'examen,
- les résultats des examens réalisés ou à réaliser,
- les traitements : antidouleur, suture de plaie,
- les incapacités de travail et leur durée.
Ensuite, la victime est convoquée par le médecin-conseil de l'assurance de la personne responsable. Durant cette visite, le patient doit remettre une copie de ce "certificat de premier constat" ainsi qu'une copie des autres rapports médicaux importants (radiographies) qui attestent du dommage corporel et lui faire part de ses plaintes concernant l'accident.
Après plusieurs examens et examens complémentaires, le médecin-conseil fait une proposition d'évaluation médico-légale auprès de l'assurance où il travaille. A la suite de cette proposition, l'assurance fera une proposition d'indemnisation à la victime.
Bon à savoir
Pour plus d'impartialité, il est recommandé que la victime fasse appel à un médecin spécialisé en médecine d'expertise, spécialiste dans la défense des intérêts d'une victime. Ce médecin de recours fait une contreproposition à l'assurance.
Pendant que la patient se remet de son accident, ce dernier peut recevoir des indemnités provisionnelles de la part de l'assurance du tiers en tort. Une fois la proposition, la victime peut refuser, faire une contre-proposition ou accepter.
Si la contreproposition est refusée par le médecin-conseil, une expertise médicale à l'amiable sera proposée, ce qui est généralement appréciée par les deux parties.
Quel taux d’invalidité pour une arthrodèse lombaire ?
Une arthrodèse lombaire est une opération qui permet de fusionner de manière définitive une ou plusieurs vertèbres douloureuses de la colonne lombaire. Une arthrodèse lombaire est réalisée généralement en cas de lombalgies, de blessures ou fractures de la colonne vertébrale.
Si ces problèmes de santé sont liés à une activité professionnelle alors le patient peut faire reconnaître son arthrodèse lombaire comme une maladie professionnelle et se faire rembourser l'opération.
L'observation de la flexion permet de donner les meilleures informations sur la raideur lombaire. Le taux d'invalidité pour une arthrodèse lombaire est évaluée entre 5 et 15 % pour des douleurs dites "discrètes", 15 à 25 % pour des douleurs importantes et enfin 25 à 40 % pour des séquelles très importantes.
Le médecin-conseil peut accorder une rente d'incapacité permanente partielle à un patient qui a une incapacité permanente partielle ou totale en raison d'une maladie professionnelle. Le taux d'invalidité est fixé par le médecin-conseil. Pour l'arthrodèse lombaire, la gêne fonctionnelle (raideur du rachis lombaire) est indemnisée.
L'incapacité permanente est fixée à partir de :
- la nature de la gêne fonctionnelle,
- l'état général du patient,
- l'âge du patient,
- les capacités physiques ou mentales du patient,
- ses qualifications professionnelles.
Comment éviter les pièges du médecin conseil de la sécurité sociale ?
Lorsqu'un individu est confronté à un accident du travail ou à une maladie professionnelle, il peut être amené à faire l'objet d'une expertise médicale par un médecin conseil de la sécurité sociale.
Cette expertise a pour but d'évaluer les lésions subies par la victime et de déterminer les répercussions sur sa capacité de travail.
Cependant, il est important d'être conscient que le médecin conseil de la sécurité sociale n'est pas un expert impartial.
En effet, il est rémunéré par l'organisme d'assurance et son avis peut influencer le montant de l'indemnisation versée à la victime.
Voici quelques conseils pour éviter les pièges du médecin conseil de la sécurité sociale en Belgique :
Avant l'expertise :
- Choisissez un médecin conseil de victime : Il est important de se faire assister par un médecin conseil de victime qui sera chargé de défendre vos intérêts. Ce médecin pourra vous accompagner lors de l'expertise et vous aider à comprendre les conclusions du médecin conseil de la sécurité sociale.
- Rassemblez tous les documents médicaux : Rassemblez tous les documents médicaux qui attestent de vos lésions et de vos traitements. Cela permettra au médecin conseil de victime de mieux comprendre votre situation et de préparer sa défense.
- Préparez-vous à l'expertise : Discutez avec votre médecin conseil de victime des questions que vous risquez de vous poser lors de l'expertise. Cela vous permettra de mieux vous préparer et de répondre de manière précise aux questions du médecin conseil de la sécurité sociale.
Pendant l'expertise :
- Soyez accompagné par votre médecin conseil de victime : La présence de votre médecin conseil de victime est essentielle pour vous défendre et vous assurer que vos droits sont respectés.
- Ne répondez pas aux questions du médecin conseil de la sécurité sociale sans réfléchir : Prenez le temps de bien comprendre les questions avant d'y répondre. Si vous ne comprenez pas une question, n'hésitez pas à la lui demander de reformuler.
- Ne signez aucun document avant de l'avoir lu attentivement : Assurez-vous de bien comprendre les conclusions du médecin conseil de la sécurité sociale avant de signer le rapport d'expertise. Si vous avez des questions ou des doutes, n'hésitez pas à les lui demander.
Après l'expertise :
- Si vous n'êtes pas satisfait des conclusions du médecin conseil de la sécurité sociale, vous pouvez les contester : Vous avez un mois pour contester les conclusions du rapport d'expertise en demandant une contre-expertise. La contre-expertise sera réalisée par un médecin expert indépendant.
- N'hésitez pas à vous faire aider par un avocat spécialisé en droit social : Un avocat pourra vous conseiller et vous accompagner dans vos démarches si vous souhaitez contester les conclusions du médecin conseil de la sécurité sociale.
Bonjour,
Concernant le remboursement de certains médicaments par la mutuelle en Belgique :
le médecin prescripteur (généraliste, spécialiste) est obligé de passé par le médecin conseil de la mutuelle pour avoir son accord de délivrer une attestation d'autorisation au remboursement de certains médicaments
Quels sont les critères qui rentrent en considération pour la décision du médecin conseil?
Bonjour,
En effet, le médecin conseil de la mutualité examine la demande et donne son accord, ou son refus, pour le remboursement des médicaments. Pour prendre sa décision, il vérifie, conformément aux directives de l’INAMI, si vous répondez aux conditions. Pour en savoir plus, vous pouvez consultez cette page.
Bonne journée,
L'équipe d'HelloSafe